Au XVIIIème siècle, en Louisiane, le vampire Lestat décide de faire de Louis, un jeune veuf, son compagnon d'immortalité. Mais Louis refuse de s'alimenter avec du sang humain...
Le réalisateur irlandais Neil Jordan n'est pas spécialisé dans le genre horrifique. Il a aussi travaillé dans des domaines comme le thriller (The crying game (1992)...), la comédie dramatique (La fin d'une liaison (1999)...) ou le film historique (Michael Collins (1996). Le fantastique n'est pas pour autant absent de sa filmographie (La compagnie des loups (1984)...). Pour le scénario, c'est Ann Rice elle-même qui s'est chargée d'adapter son célèbre roman au cinéma. Entretien avec un vampire a permis à Tom Cruise de prouver qu'il était capable de jouer autre chose que des des minets décérébrés ou des gentils garçons. Il a aussi offert à Brad Pitt son premier grand rôle dans une grosse production.
Le plus frappant, c'est que le film n'adoucit pas le propos du livre: mépris des vampires pour le prix de la vie humaine, violence graphique, érotisme, homosexualité de Armand... Tout ces détails sont scrupuleusement portés à l'écran. La noirceur et l'immoralité (le personnage de Lestat) du travail d'Ann Rice n'a donc pas été affadie. Entretien avec un vampire bénéficie aussi d'un remarquable scénario. L'évolution des personnages est rendue avec beaucoup de subtilités. Chaque vampire a une personnalité très fouillée. De même, l'univers des créatures de la nuit est décrit avec beaucoup de détails.
Les interprètes sont remarquables, notamment Brad Pitt et la jeune Kirsten Durst. On peut être un peu plus réservé pour Tom Cruise: sa performance est globalement impressionnante, mais par moment, il en fait un peu beaucoup. De même on remarque que l'histoire s'enlise légèrement au milieu du film.
Néanmoins, les qualités d'Entretien avec un vampire sont indiscutables. Il s'agit bien d'un des meilleurs films d'horreur des années 90, et il renouvelle vraiment la représentation des vampires au cinéma.